Qu'est ce qu'il se passe dans les parages ?
ANNOCIATION
Création 1995
Pièce pour 2 danseuses, durée : 20 min
Avec (en alternance) : Clara Freschel (Ange) et Florette Jager (Marie) / Mirea Delogu (Ange) et Verity Jacobsen (Marie)
Avec le duo Annonciation, Angelin Preljocaj se saisit d’un des évènements majeurs de la religion chrétienne. L’annonce de sa future maternité faite à la Vierge Marie par l’Archange Gabriel et l’instant de la conception « divine » rendent le thème éminemment chorégraphique. Dans un décor carré baigné de lumière rougeâtre qui rappelle Fra Angelico, et sur le Magnificat de Vivaldi auquel se mêle une partition électronique, Preljocaj exprime, en 25 minutes d’une rare intensité et à travers des mouvements parfaitement stylisés, la vaste gamme d’émotions que l’Annonciation a inspirée à la peinture occidentale : étonnement, doute, acceptation de la part de la Vierge ; autorité, solennité, fulgurance de la part de l’Archange. Mais la sensualité, quand il s’agit du style de Preljocaj, n’est jamais loin et la dévotion se mêle à l’extase dans ce qui, finalement, prend l’allure d’une étreinte amoureuse.
TRAIT D’UNION
Création 1989
Pièce pour 2 danseurs, durée : 30 min
Avec : Alvaro Morell, Christophe Haleb
« Les rencontres semblent toujours du domaine du fortuit, complices du hasard, ces moments paraissent ouvrir en nous des devenirs sublimes et énigmatiques. Pourtant chacun de nous cherche l’autre, comme dans Le Banquet où Platon nous parle de ces êtres parfaits qui un jour sont séparés en deux par les dieux et dont chaque moitié cherche aujourd’hui son « manquant », celui qui sera réellement le complément vital.
Mais ne cherchons-nous pas plutôt à trouver chez quelqu’un un point de suture, un trait de caractère qui annihilera d’un coup notre solitude essentielle ? Comme pour se prouver que l’on existe vraiment, comme si n’existait que « ce qui est en relation avec ». Un trait d'union voudrait effleurer cela, cette quête inlassable entre deux êtres cleptomanes qui se font mutuellement les poches de leur inconscient pour trouver ce qui les connectera, qui réduira leur solitude à néant, qui les fera exister l’un au regard de l’autre. »
Angelin Preljocaj
LARMES BLANCHES
Création 1985
Pièce pour 4 danseurs, durée 20 min
Avec : Catherine Beziex, Silvia Bidegain, Christophe Haleb, Angelin Preljocaj
Tout commence dans un prélude statique ; deux danseurs aux aguets fixent quelques particularités de mouvements élémentaires. Puis un quatuor prend son envol, sur tous les vecteurs de l’aire scénique, dans une variété d’échelles et de registres très riches. Le geste mécanisé, sans étapes transitoires, revient. Mais arrondi aussitôt, dans un lié doux, ondoyant, avec des réminiscences baroques, des figures surannées qui, à leur tour, se raidissent et se cassent. Alternances délibérées de style qui se superposent en un permanent trompe-l’œil. (…)
Larmes blanches est une pièce délicate qui traite des rapports obscurs de deux couples aux prises avec les conventions de la vie. Les danseurs développent des esquisses du vocabulaire classique, le détournent, lui donnent des angles vifs et des accélérations surprenantes. » Laurence Louppe